Les régions du Val de Loire ont connu ces dernières années l’implantation de plusieurs espèces de fourmis invasives. Leur arrivée étant liée aux activités humaines, elles s’installent principalement dans les milieux anthropisés.
Elles sont responsables de nombreuses perturbations tant sociales (impacts négatif sur la qualité de vie des riverains par la colonisation des jardins et vides sanitaires), qu’économiques (dégradations d’infrastructures électriques, chutes de rendements, gestion des réseaux urbains), écologiques (disparition de fourmis locales) ou sanitaires (morsures, colonisation de bâtiments dédiés à la santé ou à l’enfance).
Pour se prémunir des effets néfastes des espèces exotiques envahissantes, il est crucial de détecter rapidement leur présence.


Le projet FIVALO (Fourmis Invasives du VAl de LOire) a officiellement démarré le 19/02/2024. D’une durée de deux ans, il consiste à mettre en place un réseau de surveillance pour identifier, détecter, cartographier et caractériser le niveau d’invasion des espèces de fourmis invasives dans les régions du Val de Loire. Il répond à plusieurs objectifs :
- Mettre en place des méthodes efficaces pour l’échantillonnage des individus et la détermination des espèces, par le développement d’une méthode d’échantillonnage originale basée sur l’activité d’ENEDIS et d’outils de détermination s’appuyant sur l’écologie chimique et la biologie moléculaire.
- Rassembler les données générées pour cartographier la présence des espèces de fourmis invasives et alimenter les bases de données publiques.
- Communiquer avec le grand-public, les collectivités territoriales et les entreprises de différents secteurs d’activité à des fins de sensibilisation.
- Construire des indicateurs de suivi et du caractère invasif des différentes espèces concernées.
Les fourmis invasives du Val de Loire

Tapinoma magnum
Tapinoma darioi
Tapinoma ibericum



Lasius neglectus
Linepithema humile
Technomyrmex albipes
Échantillonnage et identification des espèces de fourmis invasives

Afin de détecter et d’identifier les fourmis invasives, celles-ci seront collectées sur le terrain grâce à deux protocoles :
- Un échantillonnage en lien avec les municipalités, réalisé grâce à des aspirateurs avec l’aide du réseau professionel des structures partenaires (bénévoles, salariés) ;
- Un échantillonnage en lien avec ENEDIS, grâce à la récupération de compteurs infestés. En effet, ces infestations concernent 1 à 600 compteurs ou concentrateurs par an.
Les échantillons sont ensuite envoyés aux chercheurs de l’IRBI (Institut de Recherche sur la Biologie de l’Insecte), qui, grâce aux développement d’outils issus de l’écologie chimique et de la biologie moléculaires, pourront déterminer les espèces.
Cartographie des espèces de fourmis invasives

En parallèle de l’échantillonnage, une enquête de terrain sera menée afin de déterminer l’origine des infestations, l’habitat privilégié des espèces, les dégâts causés, etc.
Une fois les données récoltées et les espèces identifiées, elles seront intégrées dans une base de données permettant ainsi de cartographier la répartition de chaque espèce de fourmi invasive détectée. Les données seront annuellement transmises au SINP (Système d’information de l’inventaire du patrimoine).
Indicateurs de suivi et du caractère invasif des fourmis

Le statut d’espèce invasive sera étudié au moyen d’indicateurs construits selon la méthodologie ISEIA (Invasive Species Environmental Impact Assessment) et ISSIA (Invasive Species Socioeconomic (and Sanitary) Impact Assessment). Les données récoltées sur le terrain et lors de l’enquête permettront de répondre aux critères de la méthode.
Sensibiliser
Le travail d’échantillonnage nécessitera un travail préalable de sensibilisation des collectivités, des particuliers et des entreprises. Une campagne d’information sera diffusée via des affiches.
Le grand public sera sensibilisé via l’affiche mais également lors de réunions publiques en coordination avec les municipalités. Les fourmis invasives seront également évoquées lors des conférences organisées par les structures partenaires.
Co-financé par l’OFB, le projet FIVALO implique plusieurs partenaires institutionnels reconnus : l’Institut de Recherche sur la Biologie de l’Insecte (IRBI, UMR CNRS 7261, Université de Tours), les Conservatoires d’Espaces Naturels des régions Pays de la Loire (CEN PDL) et Centre-Val de Loire (CEN CVL), la FDGDON49, la FREDON Centre-Val de Loire (FREDON CVL) et l’entreprise de service public ENEDIS.