Qu’est-ce qu’une espèce exotique envahissante ou espèce invasive ?
Une espèce est dite invasive ou exotiques envahissante lorsque, s’étant établie et se reproduisant naturellement dans un domaine géographique dont elle n’est pas originaire, elle devient un agent de perturbation et nuit à la diversité biologique.
Ces « invasives » peuvent perturber les milieux naturels et être source de désagrément pour les activités humaines (qualité de l’eau, irrigation, agriculture, pêche…) ou la santé publique (allergies, toxicité, transmissions de maladies…).
Espèce exotique : espèce introduite par l’Homme en dehors de son aire de répartition naturelle. Cette introduction peut être accidentelle, notamment via le transport de marchandises, de terre, de semences ou de matériel ou via la faune (sur les pattes ou les poils). Elle peut également être intentionnelle, notamment via l’exploitation commerciale, les loisirs (chasse, pêche, NAC, parc), la lutte biologique, la restauration écologique ou les activités agricoles.
Espèce naturalisée : espèce capable de survivre et de se disperser sans intervention humaine.

Espèce proliférante : espèce capable de se multiplier (explosion démographique) et de se disperser très rapidement (expansion géographique).
Espèce impactante : espèce ayant des impacts écologiques (atteinte aux autres espèces ou à l’écosystème) et/ou économiques (dommages sur l’agriculture, baisse des services écosystémiques, coût pour la gestion des milieux naturels) et/ou sanitaire (atteinte à la santé humaine, des plantes et des animaux).
Lorsque les 4 critères : exotique, naturalisée, proliférante et impactante sont réunis, on parle d’espèces exotiques envahissantes ou espèces invasives.
Processus d'invasion

Dans le processus d’invasion, les espèces doivent franchir plusieurs barrières, qu’elles soient physiques ou reproductives. Il est à noter que chacune des barrières peut ne pas être franchir par une espèce. Une espèce introduite en dehors de son aire de répartition naturelle ne deviendra donc pas systématiquement envahissantes et impactantes.
Les différentes phases de l’invasion sont les suivantes :
L’introduction : l’espèce (individu ou propagule) doit franchir la barrière géographique et être introduite dans le milieu. Ce franchissement se fait généralement via les activités humaines et est de plus en plus important avec l’augmentation des échanges commerciaux depuis l’industrialisation.
L’établissement et naturalisation : l’espèce doit être capable de survivre dans le milieu d’accueil voir de s’étendre dans les milieux favorables voisins jusqu’à la formation d’une population locale viable.
Naturalisation : l’espèce est capable de se disperser et de coloniser de nouveaux milieux. Le temps écoulé entre l’introduction de l’espèce et sa naturalisation sur le territoire est plus ou moins long. Il varie de quelques mois à quelques décennies. En effet, l’espèce peut être présente dans le milieu sans pour autant présenter un caractère invasif. Cette phase est appelée phase de latence. La levée de cette latence peut être due à différents facteurs comme des modifications environnementales ou une adaptation de l’espèce.
La prolifération et les impacts ressentis : l’espèce prolifère de manière rapide. Sa croissance et son expansion engendre alors des impacts visibles.
Pourquoi une espèce devient invasive ?
Bien que l’on ne sache pas précisément pourquoi une espèce devient invasive, quelques explications et hypothèses peuvent être formulées comme :
- Une absence de prédateurs ou espèces compétitrices ;
- Une reproduction sexuée performante (grande production de graines, germination aisée, longévité des graines) ;
- Des moyens de dispersion efficaces (graines légères, flottantes, adaptées à la zoochorie) ;
- Une reproduction végétative vigoureuse (bouturage, production de stolons, fragmentation) ;
- Une forte compétitivité (grande taille, grande surface foliaire).

ATTENTION !
Une espèce exotique n’est pas forcément envahissante !
Une espèce envahissante n’est pas forcément invasive !
Certaines espèces comme l’œillet d’Inde sont des espèces exotiques, néanmoins, elles restent cantonnées aux jardins et ne se dispersent pas dans les milieux naturels, elles ne sont donc pas invasives. Au contraire, certaines espèces indigènes comme le chardon sont susceptibles de proliférer et envahir un milieu, mais elles ne sont pas exotiques, elles ne sont donc pas considérées comme invasives.
Espèce « nuisible » et espèce invasive ne sont pas synonymes !
Une espèce nuisible est une espèce classée susceptible d’occasionner des dégâts ( transmission de maladies, destruction de cultures, ou compétition avec les êtres humains pour certaines ressources alimentaires) à l’échelle d’un département. Parmi ces espèces, certaines sont indigènes comme la corneille ou le renard alors que d’autres sont exotiques comme le ragondin ou la bernache du canada. Ces deux dernières espèces sont considérées comme invasives.