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Zoom sur le Noyer du caucase

Comme son nom l’indique, ce noyer est originaire de la région du Caucase. Importé en France en 1784, il a depuis conquis l’Europe. À la fin du XXe siècle, son implantation s’est faite en milieu naturel, y compris en zone humide, afin d’alimenter la filière horticole. Aujourd’hui considéré comme « vulnérable » dans sa région d’origine, il est cependant classé parmi les espèces exotiques envahissantes pour le bassin Loire-Bretagne (Méheust A. and Varray S., 2020).

Biologie

Pterocarya fraxinifolia est un arbre pouvant atteindre 30 m de hauteur, caractérisé par des feuilles pouvant atteindre 60 cm, composées de 11 à 25 paires de folioles de 8 à 12 cm chacune.
Cet arbre est reconnaissable à ses fruits et à ses fleurs, qui mesurent jusqu’à 45 cm pour les femelles.
En France, il ne se reproduit que végétativement d’après les connaissances actuelles, cependant un premier cas de reproduction sexuée a été recensé en Belgique. L’espèce est connu pour fortement drageonne, notamment en cas de stress.

Espèce proche : le Noyer de Chine (Pterocarya stenoptera) : se distingue avec ses feuilles dont la nervure centrale est élargie (dite « ailée »), est parfois planté dans les parcs et jardins.

Fleurs de Noyer du Caucase, Répartition dans la région Centre-Val de Loire du Noyer du Caucase, Pterocarya fraxinifolia
Noyer du Caucase, Pterocarya fraxinifolia, Florient Desmoulins CBNBP
Feuilles de Noyer du Caucase, Répartition dans la région Centre-Val de Loire du Noyer du Caucase, Pterocarya fraxinifolia
Noyer du Caucase, Pterocarya fraxinifolia, Florient Desmoulins CBNBP

Écologie dans son aire d’introduction

Habitué aux sols riches, humides mais bien drainés, son environnement optimal se situe dans les ripisylves. Cependant, il est capable de s’adapter plus ou moins aisément à des sols plus pauvres et peut être trouvé en milieu urbain. Cette espèce semble apprécier une exposition ensoleillée à mi-ombre.

Impacts

Les racines du noyer du Caucase produisent de la juglone, une molécule qui peut empêcher le développement d’autres espèces à proximité, favorisant ainsi la formation de peuplements monospécifiques. De plus, en cas de stress, cette espèce est capable de produire un fort drageonnement.

En situation de ripisylve, le Noyer du Caucase est également capable de se disperser sur des distances plus conséquentes par fragmentation de branches basses.

Statuts régionaux et nationaux

L’espèce est classée dans les listes d’espèces exotiques envahissantes (EEE) des régions suivantes :

  • Nouvelle-Aquitaine : PEE à impact majeur (Plantes Exotiques Envahissantes à impact majeur)
  • Franche-Comté : Prévention (Prévention à l’introduction et à la propagation)
  • Poitou-Charentes (ancien statut) : PEE à surveiller (Plante exotique envahissante à surveiller)
  • Grand-Est : AE (Avérées émergentes)
  • Île-de-France : LA (Liste d’alerte)
  • Occitanie : PEEpot (Prévention) pour la zone méditerranéenne et la zone Massif Central

Répartition

Vous pouvez également consulter la carte actualisée sur le site de LOBELIA

Répartition dans la région Centre-Val de Loire du Noyer du Caucase, Pterocarya fraxinifolia

Avis du Groupe de travail Centre-Val de Loire

Le CBN du Bassin parisien, qui établit la liste hiérarchisée des plantes invasives de la région Centre-Val de Loire pour le compte du GTEEE, a réalisé une analyse de risque avec la méthode de Weber & Gut (méthode utilisée pour catégoriser toutes les espèces exotiques de la région et évaluer leur potentiel invasif). (Florient DESMOULINS et al., 2022).
Cette analyse a placé le noyer du Caucase dans la catégorie ‘Liste d’alerte’, qui regroupe les espèces encore peu présentes sur notre territoire et pour lesquelles les actions devraient être priorisées afin d’endiguer leur dispersion.

Ce classement repose, entre autres, sur le fait que cette espèce exotique est considérée comme EEE dans les régions limitrophes et qu’elle est encore faiblement répandue sur notre territoire.

Au vu des résultats obtenus et du classement du noyer du Caucase sur la liste hiérarchisée, le groupe de travail préconise la non-introduction de cette espèce.

Sources:

Florient DESMOULINS, Théo EMERIAU, Jordane CORDIER, Julien MONTICOLO, Frédéric Hendoux, Conservatoire botanique national du Bassin parisien, délégation Centre-Val de Loire, 2022. Liste hiérarchisée des espèces végétales invasives du Centre-Val de Loire Version 3.2 39.

Méheust A., Varray S., 2020. Liste catégorisée des espèces exotiques envahissantes du bassin Loire-Bretagne.

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